vendredi 26 mars 2010

Lexique du théâtre




Acte : Division externe de la pièce en parties d'importance sensiblement égale, en fonction du déroulement de l'action. Traditionnellement, une pièce se divise en trois ou cinq actes (pièces classiques) , lesquels sont découpés en scènes.


Bienséance : Conformité aux conventions littéraires, artistiques et morales d'une époque ou d'un public. Règles du classicisme : vraisemblance; pas de vulgarité; sexe, violence et la mort hors scène.

Comédie : Action scénique qui provoque le rire par la situation des personnages ou par la description des mœurs et des caractères, et dont le dénouement est heureux.


Commedia dell'Arte : Genre de comédie dans laquelle, le scénario - ou canevas - étant seul réglé, les acteurs improvisaient.
Personnage: Pentalone, Colombine, Arlequin....

Coryphée : Chef de chœur, dans le théâtre grec.


Cour : Côté droit de la scène, vue prise de la salle.

Deus ex machina : Personnage - ou événement - dont l'occurrence opportune ou l'intervention conclusive, aidée parfois de la machinerie scénique, permet à l'auteur de couper court au développement d'un scénario, de façon à éviter la catastrophe.

Dialogue : Entretien entre deux personnes ou plus . Ensemble des paroles qu'échangent les personnages d'une pièce de théâtre.


Didascalie : Indication scénique (souvent mise en italiques) qui est donnée par l'auteur, et qui peut concerner les entrées ou sorties des personnages, le ton d'une réplique, les gestes à accomplir, les mimiques etc. Le texte théâtral se compose en fait de deux éléments: les didascalies et les dialogues.


Dramaturge : Auteur d'un texte dramatique.


Drame: Action scénique représentée par des personnages. CF DRAMA: action


Épilogue. Discours récapitulatif à la fin d'une pièce.

Exode : Chant choral de sortie.

Exposition : Equivalent de l'incipit dans le romanesque. Informations fournies dès les premières scènes pour permettre que la situation soit évaluée et l'action comprise.(genre, personnage, décor, intrigue...)


Intrigue : Ensemble des événements qui constituent le déroulement de la pièce. Suite de rebondissements, entrelacement de conflits ou d'obstacles, et moyens mis en oeuvre pour les surmonter.

Jardin : Côté gauche de la scène, vue prise de la salle.

Mise en scène : Ensemble des moyens d'interprétation scénique (scénographie, musique, jeu...); activité qui consiste à agencer ces moyens. Articulation entre le travail d'un maître d'œuvre et celui de chacun des artistes qui concourent à l'œuvre; transposition - et non traduction - d'une écriture dramatique en écriture scénique.


Nœud : Ensemble des motifs qui dérangent l'immobilité de la situation initiale et qui entament l'action; moment où se fige l'intrigue, sans possibilité de reotur: attente du dénouement

Parodie : Pièce ou fragment de pièce du genre burlesque où l'on travestit une ou des pièces nobles.


Prologue : Partie de la pièce qui, chez les Grecs, précède l'entrée du chœur.

Réplique : Réponse à un discours; riposte; texte dit par un personnage au cours d'un dialogue.
Parmi elles, la tirade, les stichomythies (enchainement de très courtes répliques, du tac au tac)


Saynète : Petite comédie bouffonne, à mi-chemin entre l'opérette et la chanson comique; genre tiré du théâtre espagnol.

Scène : Terme désignant l'espace de jeu et ses dégagements, par rapport à la salle où se tient le public. Partie, division d'un acte où il n'est prévu aucun changement de personnages.


Stichomythie : Dialogue de tragédie où les interlocuteurs se répondent vers pour vers.


Tragi-comédie : . Tragédie dont l'action est romanesque et le dénouement heureux.

Règle des 3 unités (théâtre classique, càd 17ème)

Unité d'action
Unité de lieu.
Unité de temps

samedi 13 mars 2010

1984, Orwell


By Margaux, du bon travail!

BIOGRAPHIE :

Eric Arthur Blair de son vrai nom

1903 aux Indes / 1950 à Londres

Ecrivain, chroniqueur, & journaliste

1922 > Rentre dans la police impériale des Indes ( Birmanie )

1936 > Engagement dans les rangs républicains lors de la guerre civile espagnole

1939 > Travaille à la BBC & The Tribune

1945 > Envoyé spécial de The Observer en Frce & en All

Atteint de tuberculose

BIBLIOGRAPHIE :

1933, Dans la "dèche" à Paris & à Londres > une période difficile de clochard vécu par Orwell, au cœur de l’Angleterre

1938, Catalogne libre ou Hommage à la Catalogne > description des dissensions complexes existantes entre les différents partis

1945, La ferme des animaux > satire au modèle politique stalinien

1949, 1984 ou Le dernier Homme en Europe > traduit en plus de 60 langues, roman dénonçant la dérive des systèmes politiques & sociaux. Livre divisé en 3 parties > 24 chp

FILM : il repose sur de nombreuses citations dont « Celui qui contrôle le passé, contrôle le futur. Celui qui contrôle le présent contrôle le passé. » Le héros meurt dans le roman = en dépit de toutes les techniques, rien ne peut empêcher un homme de penser

PERSONNAGES :

- Winston Smith : employé au Commissariat des archives & au Ministère de la vérité, il commence son premier acte de résistance le 4 avril 1984 : il écrit un journal. Il a 39ans
- Julia : employée au Ministère des romans, elle a 27ans
- Big Brother : SOuverain malfaisant, à l'image de dieu: voit tout, sait tout, omniscient.

LIEUX :

- Océania :couvre la totalité des continents en Amérique et en Océanie et dans les îles britanniques, le lieu principal du roman
- Eurasia (allié du moment): Europe et partie russe
- Estasia:couvre le Japon, la Corée, la Chine et l'Inde du Nord


CONTRE UTOPIE :

- Homme uniformisé & noyé dans la masse
- Nature reléguée au 2d plan
- Ste basée sur le conditionnement > 2min de Haine = le peuple se déchaine contre Emmanuel Goldstein car il revendiquait les libertés d’expression, d’opinion, de réunion & de presse
- Paradoxe d’une dictature en apparence censée
- Disparition des traces du passé > place au négationnisme ou au révisionnisme
- Renoncement à l’état naturel : privilèges à la technique > l’hommes est dépassé par ses inventions & l’amour n’a pas de place ( car = symbole de liberté )
- Drapeau représentant une main noire + une main blanche = manichéisme
- La pensée = maladie > force les gens à « bien » penser


DILEMME : Soit on pense plus par soi même & on accède à l’absence des malheurs

Soit on est libre de penser mais condamné

INCIPIT :

- Pers principaux
- Cadre temporel & spatial
- Situation initiale > amorce de l’intrigue
- Registre ( lyrisme, pathétique … )
- Genre ( fiction, sentimental … )
- Niveau de langue ( familier, courant, soutenu ou scientifique )


Elle est très importante car elle donne les premières infos & c’est le premier contact avec le lecteur.

Question type bac : Dans quelle mesure l’ouverture du roman permet-elle de voir le récit se dessiner ?

PLANS POSSIBLES :

I) Les prs + les cadres spatiaux temporels

II) Un récit d’anticipation



I) Un roman de science fiction

II) Une contre-utopie



I) Les personnages :

- (l.1) : Winston Smith ( = nom banal )

- (l.12) : 39ans ( = âge de raison )

- (l.12) : Ulcère variqueux au dessus de la cheville ( = soucis de son âge ) > ANTITHESE DU HEROS

- (.12) : Son appartement ( = immeuble, milieu modeste )

- (l.6) : Enorme visage ( = prs imposant désigné par une synecdoque & deux occurrences (l.14) > oppression )

- (l.7) : 45ans ( = moitié d’une vie )

- (l.7) : Epaisse moustache, aux traits accentués & beaux ( = hyperbole > est-ce lui le héros ? )

- (l.14) : Affiche ( = connu de tous )

- (l.14) : Fixait du regard ( = prs omniscient )

- (l.16) : BIG BROTHER VOUS REGARDE ( = mise en garde, écriture en capitale > chef ? & frère > rôle protecteur )


Cadre spatial :

- (l.2) : Bloc ( = urbanisation & enfermement )
- (l.2/3) : Maison de la Victoire ( = connotation patriotique & politique )
- (l.5) : Le hall sentait le chou cuit […] ( = symbole de pauvreté, cf Le Parfum de Süskind, Paris XIXème s. )

- (l.9) : Escalier […] ascenseur ( = gradation, forme de zoom )

- (l.12) : Appartement au 7ème ( = difficulté peu importante )

Cadre temporel:

- (l.1) : Journée d’avril froide et claire ( = printemps > renouveau, tout est possible ? )

- (l.1) : Horloges sonnaient 13h ( = présence d’églises ? / heure entre deux )

- (l.2&4) : Vent mauvais […] tourbillon de poussière & de sable ( = éléments naturels contre le prs )

- (l.3) : Pour empêcher ( = lutte du prs )

- (l.9/10) : Meilleurs époques ( = révolues > mauvaises désormais )

- (l.10) : Actuellement ( = antithèse avec (l.9/10) )

- (l.10) : Courant électrique était coupée ( = ère contemporaine ? & restrictive )

- (l.11) : Semaine de la Haine ( = calendrier hebdomadaire )




Temps dominants : Imparfait à valeur d’habitudes & présent duratif ou de vérité général.

Intrigue : Absente à proprement parlé. Mais présence de choses intrigantes :


- Bloc […] Maison de la Victoire (l.2) ( = enfermement & nom particulier )

- Semaine de la Haine (l.11) ( = en Europe il n’y a que la semaine Sainte, sinon ce sont des jours )

- Big Brother (1.16) ( = prs étrange & inquiétant )

Cet incipit est traditionnel mais ne comporte pas d’intrigue.

Registre & genre : Apparait comme pathétique.


II) Une contre-utopie :



- Pays pauvres :
· Le hall sentait le chou cuit […] (l.5) ( = miteux )
· L’affiche était clouée au mur (l.6) ( = a-t-elle un poids ? / portée antique )
· L’électricité était coupée (l.10) ( = renoncement aux progrès / au confort )
· L’ascenseur ne fonctionnait pas (l.9/10)


- Pauvreté du climat & de la santé :
· Vent mauvais (l.2)
· Tourbillon de poussière & de sable (l.4)
· Ulcère variqueux (l.13)
Ø Contre utopie du héros

- Un héros sans liberté :

· Absence d’expression = solitude ?

· Absence de liberté de penser

· Absence de réunion

· Liberté de mouvement : Elle existe mais est compromise par les éléments naturels (l.2/4) ( = personnifications ) (l.4) ( = la poussière est une sorte de dénuement, rien & tout ). Les verbes d’actions (l.13/14) vont à l’encontre de l’action. Qqn semble le surveiller constamment (l.14) ( = registre fantastique )

- Un héros inférieur à Big Brother :

- Il est omni présent (l.6) dans les lieux privés & publics (l.14). C’est un prs puissant qui est typographiquement supérieur au héros.


- Une absence de solidarité

- Un aspect du Monde avec peu d’harmonie

Cette incipit ne présente aucun élément d’un roman attrayant.

La science fiction & l’anticipation étaient au début la même chose. La science fiction n’apparut qu’en 1929, & naquit au XVème siècle. Elle désigne un monde futur ou un monde des sciences, càd suivant une logique & faisant appel à des explications rationnelles. NB : Même si cette science n’est pas vraie, elle est tout sauf absurde. Au sein des romans de science fiction on distingue :

- Les uchronies

- Les dystopies ( le pire du pire, connotation politique )

- Les cyberpunk


Le roman d’anticipation :

- Entre aventure, utopie & dystopie

- Aspects familiers de notre monde

- Se montre visionnaire & tente de prédir rationnellement ce qui pourrait se passer


C’est en constatant les csq de la guerre qu’Orwell essaie d’anticiper le futur. Il tente de se faire visionnaire des années 1980’.

Réalité

Big Brother (l.16) ( = image des dictateurs de l’époque )
Affiche omni présente & vaste (l.5) ( = culte de la personnalité )
Portraits arrangés (l.15 ) (= propagande )
Staline = petit père des peuples - Big Brother = grand frère des peuples ?
Bloc (l.2) ( = reconstruction après bombardements )
Electricité coupée & chou cuit (l.5/10) ( = restriction volontaire ou forcée )
Aux meilleures époques (l.9) ( = apogée passée )
Semaine de la Haine (l.11) ( = rôle de catharsis, purgation de pressions, l’homme est mauvais & doit se libérer / devoir de mémoire ? / condition patriotique en cas de conflits )

Fictif & visionnaire

Orwell va se projeter dans un futur :
Individualisme ( = absence de solidarité & de relations sociales )
Bloc (l.2) ( = paysage pauvre / absence de magasins )
Electricité coupée & chou cuit (l.5/10 ) ( = économie en berne )
Urbanisation de masse ( = cités dortoirs )
Ascenseur non fonctionnel (l.9/10 ) ( = régression de la technologie )
Ulcère variqueux (l.12) ( = système de santé à revoir ? )
Absence de liberté ( = fascisme )

Dans la société d’aujourd’hui :

- Individualisme accru ( = transports en commun, les gens se côtoient plus qu’ils ne se parlent )

- Pauvreté en constante augmentation ( = plus en plus de familles isolées )

- Surpeuplement ( = mégalopoles )

- Technologie ( = restriction électrique )

- Santé ( = non remboursement des anti veineux )

- Surveillance ( = caméra omni présentes, environ 60 000 en plus – portables – internet – GPS – cartes bleues )

Nous avons ici une contre utopie càd un récit antithèse de l’utopie. Pas de liberté, d’égalité & de solidarité. Les prs sont seules pour affronter le Monde. Les contre utopies s’inspirent toujours d’une réalité.
Condamne tous les régimes totalitaires; fut marqué par le régime de terreur instauré en Espagne.

jeudi 4 mars 2010

Texte 2, Camus, La mort de Tarou

Texte A – Albert CAMUS, La peste, 1947

Une épidémie de peste sévit à Oran, en Algérie, dans les années quarante. Lorsque le fléau disparaît enfin, il fait une dernière victime en la personne de Tarrou, l'ami du médecin Rieux, le héros du roman.

A midi, la fièvre était à son sommet. Une sorte de toux viscérale secouait le corps du malade qui commença seulement à cracher du sang. Les ganglions avaient cessé d'enfler. Ils étaient toujours là, durs comme des écrous,vissés dans le creux des articulations, et Rieux jugeai mpossible de les ouvrir. Dans les intervalles de la fièvre et de la toux, Tarrou de loin en loin regardait encore ses amis. Mais, bientôt, ses yeux s'ouvrirent de moins en moins souvent, et la lumière qui venait alors éclairer sa face dévastée se fit plus pâle à chaque fois. L'orage qui secouait ce corps de soubresauts convulsifs l'illuminait d'éclairs de plus en plus rares et Tarrou dérivait lentement au fond de cette tempête. Rieux n'avait plus devant lui qu'un masque désormais inerte, où le sourire avait disparu. Cette forme humaine qui lui avait été si proche, percée maintenant de coups d'épieu, brûlée par un mal surhumain, tordue par tous les vents haineux du ciel, s'immergeait à ses yeux dans les eaux de la peste et il ne pouvait rien contre ce naufrage. Il devait rester sur le rivage, les mains vides et le cœur tordu, sans armes et sans recours, une fois de plus, contre ce désastre. Et à la fin, ce furent bien les larmes de l'impuissance qui empêchèrent Rieux de voir Tarrou se tourner brusquement contre le mur, et expirer dans une plainte creuse, comme si, quelque part en lui, une corde essentielle s'était rompue. La nuit qui suivit ne fut pas celle de la lutte, mais celle du silence. Dans cette chambre retranchée du monde, au-dessus de ce corps mort maintenant habillé, Rieux sentit planer le calme surprenant qui, bien des nuits auparavant,sur les terrasses au-dessus de la peste, avait suivi l'attaque des portes. Déjà, à cette époque, il avait pensé à ce silence qui s'élevait des lits où il avait laissé mourir des hommes. C'était partout la même pause, le même intervalle solennel, toujours le même apaisement qui suivait les combats,c'était le silence de la défaite. Mais pour celui qui enveloppait maintenant son ami, il était si compact, il s'accordait si étroitement au silence des rues et de la ville libérée de la peste, que Rieux sentait bien qu'il s'agissait cette fois de la défaite définitive, celle qui termine les guerres et fait de la paix elle-même une souffrance sans guérison. Le docteur ne savait pas si, pour finir, Tarrou avait retrouvé la paix,mais, dans ce moment tout au moins, il croyait savoir qu'il n'y aurait jamais plus de paix possible pour lui-même, pas plus qu'il n'y a d'armistice pour la mère amputée de son fils ou pour l'homme qui ensevelit son ami.


Axes possibles d'étude:
- La peste personnifiée, un être à combattre
- Rieux, héros tragique
- La dimension religieuse: la foi impuissante
- la dimension humaniste

Notions:
- Humanisme (16ème), humanisme camusien, existentialisme (Jean-Paul Sartre, L'existentialisme est un humanisme)
- le héros tragique, caractéristiques
- Le cycle de la révolte, le cycle de l'absurde.