lundi 19 avril 2010

Video extrait Caligula de Camus

Résumé Antigone, Anouilh


INTRODUCTION : Antigone est une adaptation moderne de la tragédie grecque de Sophocle
Rappel SOPHOCLE:
Il est né à Colone vers 495. Il mourut à Athènes vers 406 ou 405. Les Athéniens lui élevèrent un sanctuaire, comme pour un héros.
SON OEUVRE :
On évalue le nombre de ses pièces (tragédies ou drames satyriques) à 115 ou 120. Il nous en reste 7 complètes : Ajax, Antigone, Electre, Œdipe-Roi, Œdipe à Colone, Philoctète, les Trachiniennes.

Euridice : femme Creon.
Se donne la morte en apprenant mort de Hémon. (se coupe la gorge)
Antigone est la fille d'Œdipe et de Jocaste, ses deux frères Eteocle et Polynice se sont entretués. Créon a décidé de n'enterrer que celui qui avait aidé sa cité (Eteocle) et de laisser l'autre sans sépulture. Antigone pense alors qu'il est de son devoir que son frère repose en paix, elle va donc essayer (et essayer aussi de convaincre sa sœur Ismène de l'aider, mais celle-ci refusera, craignant la mort) de recouvrir son corps malgré l'interdiction de son oncle Créon, alors roi de Thèbes. Antigone est découverte par les gardes et Créon est obligé de soumettre la sentence de mort à Antigone. Après un long débat avec son oncle sur le but de l'existence, celle-ci est donc enterrée vivante. Mais au moment ou le tombeau est refermé, on s'aperçoit que le fiancé d'Antigone, Hémon, qui est aussi le fils de Créon, et donc le cousin d'Antigone, s'est enterré avec elle. Quand on re-ouvre le tombeau, il est trop tard et Hémon s'est ouvert le ventre au cotés de Antigone, qui elle s'est pendue à sa ceinture. En apprenant la nouvelle, la mère de Hémon se tranche la gorge de désespoir. On ne connaîtra pas la fin d'Ismène, mais le corps de Polynice ne sera jamais enterré.

Rappel:
Oedipe: père d'Antigone et d'Ismène
Hemon: fiancé d'Antigone
Etéocle et Eurydice: frères d'Antigone
Jocaste: soeur de Créon, se pend quand elle se rend compte qu'elle est devenue l'amante de son fils Oedipe

Groupement de texte Théâtre

le nouveau corpus est arrivé:
Thème: la figure du pouvoir au théâtre
Problématique: Le théâtre met-il véritablement les puissants sur le devant de la scène?
Objets d'étude: Théâtre
Mouvement littéraire, l'absurde

Texte 1: Caligula, Camus, Acte II, scène 5, 1944
Texte 2: ANtigone, Anouilh, 1944
Texte 3: Ubu Roi, Jarry, scène 3 et 4


OI: Mangeront-ils? Hugo
Extrait: Acte I, scène 4, Aïrolo, "Mes bons amis, il est deux hommes sur la terre....prends mon pain."
ACte III, scène 3, "LE ROI Qu'on le pende! ...son compagnon de chaîne."



Albert CAMUS, Caligula, acte II, scène 5, 1944.

Depuis la mort de sa sœur Drusilla, Caligula, jeune empereur romain, prend conscience de l'absurdité du monde. II décide d'exercer un pouvoir absolu, tyrannique et cruel sur son royaume.

ACTE II SCÈNE 5

Il mange, les autres aussi. Il devient évident que Caligula se tient mal à table. Rien ne le force à jeter ses noyaux d'olives dans l'assiette de ses voisins immédiats, à cracher ses déchets de viande sur le plat, comme à se curer les dents avec les ongles et à se gratter la tête frénétiquement. C'est pourtant autant d'exploits que, pendant le repas, il exécutera avec simplicité. Mais il s'arrête brusquement de manger et fixe avec insistance Lepidus l'un des convives.
Brutalement.

CALIGULA. — Tu as l'air de mauvaise humeur. Serait-ce parce que j'ai fait mourir ton fils ?
LEPIDUS, la gorge serrée. — Mais non, Caïus, au contraire.
CALIGULA, épanoui. — Au contraire ! Ah ! que j'aime que le visage démente les soucis du cœur. Ton visage est triste. Mais ton cœur ? Au contraire n'est-ce pas, Lepidus ?
LEPIDUS, résolument. Au contraire, César.
CALIGULA, de plus en plus heureux. — Ah ! Lepidus, personne ne m'est plus cher que toi. Rions ensemble, veux-tu ? Et dis-moi quelque bonne histoire.
LEPIDUS, qui a présumé de ses forces. — Caïus !
CALIGULA. — Bon, bon. Je raconterai, alors. Mais tu riras, n'est-ce pas, Lepidus ? (L'œil mauvais.) Ne serait-ce que pour ton second fils. (De nouveau rieur.) D'ailleurs tu n'es pas de mauvaise humeur. (II boit, puis dictant.) Au..., au... Allons, Lepidus.
LEPIDUS, avec lassitude. — Au contraire, Caïus.
CALIGULA. — A la bonne heure! (Il boit.) Écoute, maintenant. (Rêveur.) Il était une fois un pauvre empereur que personne n'aimait. Lui, qui aimait Lepidus, fit tuer son plus jeune fils pour s'enlever cet amour du cœur. (Changeant de ton.) Naturellement, ce n'est pas vrai. Drôle, n'est-ce pas ? Tu ne ris pas. Personne ne rit ? Ecoutez alors. (Avec une violente colère.) Je veux que tout le monde rie. Toi, Lepidus, et tous les autres. Levez-vous, riez. (Il frappe sur la table.) Je veux, vous entendez, je veux vous voir rire.
Tout le monde se lève. Pendant toute cette scène, les acteurs, sauf Caligula et Caesonia, pourront jouer comme des marionnettes.
Se renversant sur son lit, épanoui, pris d'un rire irrésistible.
Non, mais regarde-les, Caesonia. Rien ne va plus. Honnêteté, respectabilité, qu'en dira-t-on, sagesse des nations, rien ne veut plus rien dire. Tout disparaît devant la peur. La peur, hein, Caesonia, ce beau sentiment, sans alliage, pur et désintéressé, un des rares qui tire sa noblesse du ventre. (Il passe la main sur son front et boit. Sur un ton amical.) Parlons d'autre chose, maintenant. Voyons. Cherea, tu es bien silencieux.
CHEREA. — Je suis prêt à parler, Caïus. Dès que tu le permettras.
CALIGULA. — Parfait. Alors tais-toi. J'aimerais bien entendre notre ami Mucius.
MUCIUS, à contrecœur. — A tes ordres, Caïus.

Texte 2
Jean Anouilh, Antigone, extrait (1944).

Créon, roi de Thèbes, va devoir mettre à mort sa nièce Antigone parce qu'elle veut enfreindre la loi en enterrant son frère Polynice, traître à l'État. Créon, après avoir tenté de la dissuader, lui justifie sa décision par les contraintes du métier de roi.

CRÉON, sourdement. - Eh bien, oui, j'ai peur d'être obligé de te faire tuer si tu t'obstines. Et je ne le voudrais pas.
ANTIGONE - Moi, je ne suis pas obligée de faire ce que je ne voudrais pas! Vous n'auriez pas voulu non plus, peut-être, refuser une tombe à mon frère ? Dites-le donc, que vous ne l'auriez pas voulu ?
CRÉON - Je te lai dit.
ANTIGONE - Et vous lavez fait tout de même. Et maintenant, vous allez me faire tuer sans le vouloir. Et c'est cela, être roi !
CRÉON - Oui, c'est cela !
ANTIGONE - Pauvre Créon ! Avec mes ongles cassés et pleins de terre et les bleus que tes gardes m'ont fait aux bras, avec ma peur qui me tord le ventre, moi je suis reine.
CRÉON - Alors, aie pitié de moi, vis. Le cadavre de ton frère qui pourrit sous mes fenêtres, c'est assez payé pour que l'ordre règne dans Thèbes. Mon fils t'aime. Ne m'oblige pas à payer avec toi encore. J'ai assez payé.
ANTIGONE - Non. Vous avez dit « oui ». Vous ne vous arrêterez jamais de payer maintenant !
CRÉON, la secoue soudain, hors de lui. - Mais, bon Dieu ! Essaie de comprendre une minute, toi aussi, petite idiote ! J'ai bien essayé de te comprendre, moi. Il faut pourtant qu'il y en ait qui disent oui. Il faut pourtant qu'il y en ait qui mènent la barque. Cela prend l'eau de toutes parts, c'est plein de crimes, de bêtise, de misère… Et le gouvernail est là qui ballotte. L'équipage ne veut plus rien faire, il ne pense qu'à piller la cale et les officiers sont déjà en train de se construire un petit radeau confortable, rien que pour eux, avec toute la provision d'eau douce, pour tirer au moins leurs os de là. Et le mât craque, et le vent siffle, et les voiles vont se déchirer, et toutes ces brutes vont crever toutes ensemble, parce quelles ne pensent qu'à leur peau, à leur précieuse peau et à leurs petites affaires. Crois-tu, alors, qu'on a le temps de faire le raffiné, de savoir s'il faut dire « oui » ou « non », de se demander s'il ne faudra pas payer trop cher un jour, et si on pourra encore être un homme après ? On prend le bout de bois, on redresse devant la montagne d'eau, on gueule un ordre et on tire dans le tas, sur le premier qui s'avance. Dans le tas ! Cela n'a pas de nom. C'est comme la vague qui vient de s'abattre sur le pont devant vous; le vent qui vous gifle, et la chose qui tombe devant le groupe n'a pas de nom. C'était peut-être celui qui t'avait donné du feu en souriant la veille. Il n'a plus de nom. Et toi non plus tu n'as plus de nom, cramponné à la barre. Il n'y a plus que le bateau qui ait un nom et la tempête. Est-ce que tu le comprends, cela ?



= terrible responsabilité du pouvoir et du devoir.

Texte 3:
[La scène se passe dans une Pologne imaginaire. Poussé par l'ambition de sa femme, le Père Ubu fomente une conspiration contre le roi Venceslas. Parvenu à ses fins, et une fois couronné, Ubu fait régner la terreur.]

ACTE III, SCÈNE III

Une maison de paysans dans les environs de Varsovie.
Plusieurs paysans sont assemblés.

UN PAYSAN, entrant : - Apprenez la grande nouvelle. Le roi est mort, les ducs aussi et le jeune Bougrelas s'est sauvé avec sa mère dans les montagnes. De plus, le Père Ubu s'est emparé du trône.
UN AUTRE : - J'en sais bien d'autres. Je viens de Cracovie1, où j'ai vu emporter les corps de plus de trois cents nobles et de cinq cents magistrats qu'on a tués, et il parait qu'on va doubler les impôts et que le Père Ubu viendra les ramasser lui-même.
TOUS : - Grand Dieu ! qu'allons-nous devenir ? le Père Ubu est un affreux sagouin et sa famille est, dit-on, abominable.
UN PAYSAN : - Mais, écoutez : ne dirait-on pas qu'on frappe à la porte ?
UNE VOIX, au-dehors : - Comegidouille2 ! Ouvrez, de par ma merdre, par saint Jean, saint Pierre et saint Nicolas ! ouvrez, sabre à finances, corne finances, je viens chercher les impôts !
La porte est défoncée, Ubu pénètre suivi d'une légion de Grippe-Sous.

SCÈNE IV

PERE UBU : - Qui de vous est le plus vieux ? (Un paysan s'avance.) Comment te nommes-tu ?
LE PAYSAN : - Stanislas Leczinski.3
PERE UBU : - Eh bien, comegidouille, écoute-moi bien, sinon ces messieurs te couperont les oneilles4. Mais, vas-tu m'écouter enfin ?
STANISLAS : - Mais Votre Excellence n'a encore rien dit.
PERE UBU : - Comment, je parle depuis une heure. Crois-tu que je vienne ici pour prêcher dans le désert ?
STANISLAS : - Loin de moi cette pensée.
PERE UBU : - Je viens donc de te dire, t'ordonner et te signifier que tu aies à produire et exhiber promptement ta finance, sinon tu seras massacré.
Allons, messeigneurs les salopins de finance, voiturez ici le voiturin à phynances5. (On apporte le voiturin.)
STANISLAS : - Sire, nous ne sommes inscrits sur le registre que pour cent cinquante-deux rixdales que nous avons déjà payées, il y aura tantôt six semaines à la Saint-Mathieu.
PERE UBU : - C'est fort possible, mais j'ai changé le gouvernement et j'ai fait mettre dans le journal qu'on paierait deux fois tous les impôts et trois fois ceux qui pourront être désignés ultérieurement. Avec ce système, j'aurai vite fait fortune, alors je tuerai tout le monde et je m'en irai.
PAYSANS : - Monsieur Ubu, de grâce, ayez pitié de nous. Nous sommes de pauvres citoyens.
PERE UBU : - Je m'en fiche. Payez.
PAYSANS : - Nous ne pouvons, nous avons payé.
PERE UBU : - Payez ! ou ji6 vous mets dans ma poche avec supplice et décollation du cou et de la tête ! Cornegidouille, je suis le roi peut-être !
TOUS : - Ah, c'est ainsi ! Aux armes ! Vive Bougrelas, par la grâce de Dieu, roi de Pologne et de Lithuanie !
PERE UBU : - En avant, messieurs des Finances, faites votre devoir.
(Une lutte s'engage, la maison est détruite et le vieux Stanislas s'enfuit seul à travers la plaine. Ubu reste à ramasser la finance.)



Ressources net, sans correction ni approbation particulière, dont en aide seulement:

http://www.lescorriges.com/acces/commentaire_camus_caligula_acte_2_scene_5.php
http://www.lescorriges.com/commentaire-de-texte/commentaire_anouilh_antigone_creon.php http://www.lescorriges.com/acces/commentaire-jarry-Ubu-Roi-acte-III-scenes-3-et-4.php

ATTENTION: ne pas payer pour la suite, sert à faire votre introduction par exemple
http://patenotte.name/Frames/310/Antigone/framedicosAntigone.htm (pour la colonne de droite qui résume la pièce)