lundi 31 janvier 2011

Académie Française: Quelques liens pour le Dictionnaire des idées reçues


Site de l'Académie Française, qui publie son premier dictionnaire en 1694.
On hésita sur le nom: "”Académie des Beaux Esprits” ? ”Académie de l’Éloquence” ? ”Académie éminente” .... Académie française tout simplement!

Date d'éligibilité limite: 75 ans!
Benjamin actuel: Jean-Christophe Rufin, 59 ans
Jean Dutourd vient de mourir (janvier 2011), et va laisser sa place....
En Avril 2011, on choisira le remplaçant de Maurice DRUON. Un fauteuil est vacant pendant neuf mois.
L'épée n'est pas obligatoire mais est devenur symbolique.
Epée du commandant Cousteau, en cristal: une p'tite video: http://www.ina.fr/video/CAB89024403/epee-en-cristal-de-jacques-yves-cousteau.fr.html
L'épée qui a fait de Simone Veil une immortelle à l'Académie française portant sur sa poignée le matricule 78651, stigmate indélébile, de sa déportation à Auschwitz-Birkenau:

http://www.academie-francaise.fr/

jeudi 27 janvier 2011

Bouvard et Pécuchet, Flaubert, L'Anatomie, étude complémentaire

— Ce doit être une belle étude que l’anatomie ?
M. Vaucorbeil s’étendit sur le charme qu’il éprouvait autrefois dans les dissections Différent des autopsies; et Bouvard demanda quels sont les rapports entre l’intérieur de la femme et celui de l’homme.
Afin de le satisfaire, le médecin tira de sa bibliothèque un recueil de planches anatomiques.
Essort de la biologie au XIXème: développement de la physiologie expérimentale, naissance de l'embryologie scientifique, fondation du musée national d'histoire naturelle et de l'institut pasteur.
1872: début de la taxidermie
— Emportez-les ! Vous les regarderez chez vous plus à votre aise !

Le squelette les étonna par la proéminence de sa mâchoire, les trous de ses yeux, la longueur effrayante de ses mains. Un ouvrage explicatif leur manquait; ils retournèrent chez M. Vaucorbeil, et, grâce au manuel d’Alexandre Lauth, (Alexandre Lauth . professeur de physiologie à la Faculté de médecine de Strasbourg) ils apprirent les divisions de la charpente, en s’ébahissant de l’épine dorsale (L'épine dorsale est constituée de 33 os ou vertèbres) , seize fois plus forte, dit-on, que si le Créateur l’eût faite droite.

http://flaubert.revues.org/index392.html: dossier sur la dimension médicale dans B et P.

— Pourquoi seize fois, précisément ?

Les métacarpiens désolèrent Bouvard ; et Pécuchet, acharné sur le crâne, perdit courage devant le sphénoïde, bien qu’il ressemble à une « selle turque ou turquesque ».
La selle turcique est une partie du crâne humain, elle contient l'hypophyse, elle est le corps du sphénoïde et fait par conséquent partie de la fosse crânienne moyenne.

Quant aux articulations, trop de ligaments les cachaient, et ils attaquèrent les muscles.

Mais les insertions n’étaient pas commodes à découvrir, et, parvenus aux gouttières vertébrales, ils y renoncèrent complètement.

Pécuchet dit alors :

— Si nous reprenions la chimie, ne serait-ce que pour utiliser le laboratoire ?

Bouvard protesta, et il crut se rappeler que l’on fabriquait à l’usage des pays chauds des cadavres postiches.
Repensez au pharmacien Homais dans Madame Bovary, trop sensible pour observer une quelconque opération.
(...) Il était couleur brique, sans chevelure, sans peau, avec d’innombrables filets bleus, rouges et blancs le bariolant. Cela ne ressemblait point à un cadavre, mais à une espèce de joujou, fort vilain, très propre, et qui sentait le vernis.
Puis ils enlevèrent le thorax, et ils aperçurent les deux poumons, pareils à deux éponges ; le cœur tel qu’un gros œuf, un peu de côté par derrière, le diaphragme, les reins, tout le paquet des entrailles.
— À la besogne ! dit Pécuchet.

La journée et le soir y passèrent.
Ils avaient mis des blouses, comme font les carabins dans les amphithéâtres, et, à la lueur de trois chandelles, ils travaillaient leurs morceaux de carton, quand un coup de poing heurta la porte. « Ouvrez ! »
On appelait les medecins les carabins de la république, car ils intervenaient partout, inspecteurs ds les prisons, observateurs sociaux, prise en charge des malades mentaux...
Le XIXème est l'âge d'or de la medecine.
Début de la génétique en 1865. Flemming commence à dénombrer les chromosomes
.


C’était M. Foureau, suivi du garde champêtre.
Les maîtres de Germaine s’étaient plu à lui montrer le bonhomme. Elle avait couru de suite chez l’épicier pour conter la chose, et tout le village croyait maintenant qu’ils recelaient dans leur maison un véritable mort. Foureau, cédant à la rumeur publique, venait s’assurer du fait ; des curieux se tenaient dans la cour.
(...) Et, prenant une des pièces sur la table :

— Qu’est-ce que c’est ?
— Le buccinateur, répondit Bouvard.
Le muscle buccinateur est un muscle large et peu épais de forme quadrilatère. Il s'agit d'un muscle de la joue situé de chaque côté du visage occupant et couvrant l'espace entre les mâchoires
(...) — Eh bien, les confrères, comment va l’anatomie ?

— Parfaitement, répondaient-ils.
Alors il posait des questions pour le plaisir de les confondre. Quand ils étaient las d’un organe, ils passaient à un autre, abordant ainsi et délaissant tour à tour le cœur, l’estomac, l’oreille, les intestins, car le bonhomme en carton les assommait, malgré leurs efforts pour s’y intéresser. .

EXtrait 2, BOuvard et Pecuchet, L'Anatomie, TEXTE SEUL

Et toujours, ATtention aux lignes!

— Ce doit être une belle étude que l’anatomie ?

M. Vaucorbeil s’étendit sur le charme qu’il éprouvait autrefois dans les dissections ; et Bouvard demanda quels sont les rapports entre l’intérieur de la femme et celui de l’homme.

Afin de le satisfaire, le médecin tira de sa bibliothèque un recueil de planches anatomiques.

— Emportez-les ! Vous les regarderez chez vous plus à votre aise !

Le squelette les étonna par la proéminence de sa mâchoire, les trous de ses yeux, la longueur effrayante de ses mains. Un ouvrage explicatif leur manquait; ils retournèrent chez M. Vaucorbeil, et, grâce au manuel d’Alexandre Lauth, ils apprirent les divisions de la charpente, en s’ébahissant de l’épine dorsale, seize fois plus forte, dit-on, que si le Créateur l’eût faite droite.

— Pourquoi seize fois, précisément ?

Les métacarpiens désolèrent Bouvard ; et Pécuchet, acharné sur le crâne, perdit courage devant le sphénoïde, bien qu’il ressemble à une « selle turque ou turquesque ».

Quant aux articulations, trop de ligaments les cachaient, et ils attaquèrent les muscles.

Mais les insertions n’étaient pas commodes à découvrir, et, parvenus aux gouttières vertébrales, ils y renoncèrent complètement.

Pécuchet dit alors :

— Si nous reprenions la chimie, ne serait-ce que pour utiliser le laboratoire ?

Bouvard protesta, et il crut se rappeler que l’on fabriquait à l’usage des pays chauds des cadavres postiches.

Barberou, auquel il écrivit, lui donna là-dessus des renseignements. Pour dix francs par mois, on pouvait avoir un des bonshommes de M. Auzoux, et, la semaine suivante, le messager de Falaise déposa devant leur grille une caisse oblongue.

Ils la transportèrent dans le fournil, pleins d’émotion. Quand les planches furent déclouées, la paille tomba, les papiers de soie glissèrent, le mannequin apparut.

Il était couleur brique, sans chevelure, sans peau, avec d’innombrables filets bleus, rouges et blancs le bariolant. Cela ne ressemblait point à un cadavre, mais à une espèce de joujou, fort vilain, très propre, et qui sentait le vernis.

Puis ils enlevèrent le thorax, et ils aperçurent les deux poumons, pareils à deux éponges ; le cœur tel qu’un gros œuf, un peu de côté par derrière, le diaphragme, les reins, tout le paquet des entrailles.

— À la besogne ! dit Pécuchet.

La journée et le soir y passèrent.

Ils avaient mis des blouses, comme font les carabins dans les amphithéâtres, et, à la lueur de trois chandelles, ils travaillaient leurs morceaux de carton, quand un coup de poing heurta la porte. « Ouvrez ! »

C’était M. Foureau, suivi du garde champêtre.

Les maîtres de Germaine s’étaient plu à lui montrer le bonhomme. Elle avait couru de suite chez l’épicier pour conter la chose, et tout le village croyait maintenant qu’ils recelaient dans leur maison un véritable mort. Foureau, cédant à la rumeur publique, venait s’assurer du fait ; des curieux se tenaient dans la cour.

Le mannequin, quand il entra, reposait sur le flanc, et les muscles de la face étant décrochés, l’œil faisait une saillie monstrueuse, avait quelque chose d’effrayant.

— Qui vous amène ? dit Pécuchet.

Foureau balbutia :

— Rien, rien du tout.

Et, prenant une des pièces sur la table :

— Qu’est-ce que c’est ?

— Le buccinateur, répondit Bouvard.

Foureau se tut, mais souriait d’une façon narquoise, jaloux de ce qu’ils avaient un divertissement au-dessus de sa compétence.

Les deux anatomistes feignaient de poursuivre leurs investigations. Les gens, qui s’ennuyaient sur le seuil, avaient pénétré dans le fournil, et comme on se poussait un peu, la table trembla.

— Ah ! c’est trop fort ! s’écria Pécuchet; débarrassez-nous du public !

Le garde champêtre fit partir les curieux.

— Très bien ! dit Bouvard, nous n’avons besoin de personne.

Foureau comprit l’allusion, et lui demanda s’ils avaient le droit, n’étant pas médecins, de détenir un objet pareil. Il allait, du reste, écrire au préfet.

— Quel pays ! on n’était pas plus inepte, sauvage et rétrograde. La comparaison qu’ils firent d’eux-mêmes avec les autres les consola ; ils ambitionnaient de souffrir pour la science.

Le docteur aussi vint les voir. Il dénigra le mannequin comme trop éloigné de la nature, mais profita de la circonstance pour faire une leçon.

Bouvard et Pécuchet furent charmés, et, sur leur désir, M.Vaucorbeil leur prêta plusieurs volumes de sa bibliothèque, affirmant toutefois qu’ils n’iraient pas jusqu’au bout.

Ils prirent en note, dans le Dictionnaire de sciences médicales, les exemples d’accouchement, de longévité, d’obésité et de constipation extraordinaires. Que n’avaient-ils connu le fameux Canadien de Beaumont, les polygraphes Tarare et Bijou, la femme hydropique du département de l’Eure, le Piémontais qui allait à la garde-robe tous les vingt jours, Simon de Mirepoix, mort ossifié, et cet ancien maire d’Angoulême, dont le nez pesait trois livres !

Le cerveau leur inspira des réflexions philosophiques. Ils distinguaient fort bien dans l’intérieur le septum lucidum, composé de deux lamelles, et la glande pinéale, qui ressemble à un petit pois rouge ; mais il y avait des pédoncules et des ventricules, des arcs, des piliers, des étages, des ganglions et des fibres de toutes sortes, et le foramen de Pacchioni, et le corps de Paccini, bref, un amas inextricable, de quoi user leur existence.

Quelquefois, dans un vertige, ils démontaient complètement le cadavre, puis se trouvaient embarrassés pour remettre en place les morceaux.

Cette besogne était rude, après le déjeuner surtout, et ils ne tardaient pas à s’endormir, Bouvard, le menton baissé, l’abdomen en avant, Pécuchet, la tête dans les mains, avec ses deux coudes sur la table.

Souvent, à ce moment-là, M. Vaucorbeil, qui terminait ses premières visites, entr’ouvrait la porte.

— Eh bien, les confrères, comment va l’anatomie ?

— Parfaitement, répondaient-ils.

Alors il posait des questions pour le plaisir de les confondre.

Quand ils étaient las d’un organe, ils passaient à un autre, abordant ainsi et délaissant tour à tour le cœur, l’estomac, l’oreille, les intestins, car le bonhomme en carton les assommait, malgré leurs efforts pour s’y intéresser. Enfin le docteur les surprit comme ils le reclouaient dans sa boîte.

— Bravo ! je m’y attendais.

On ne pouvait à leur âge entreprendre ces études ; et le sourire accompagnant ces paroles les blessa profondément.

EXtrait 1, ZOla, le Roman expérimental

Attention à remettre en Word avec les bonnes lignes pour les oraux blancs!

SEQUENCE : Le roman et ses personnages.
Texte 1 :

Eh bien ! en revenant au roman, nous voyons également que le romancier est fait d'un observateur et d'un expérimentateur. L'observateur chez lui donne les faits tels qu'il les a observés, pose le point de départ, établit le terrain solide sur lequel vont marcher les personnages et se développer les phénomènes. Puis, l'expérimentateur paraît et institue l'expérience, je veux dire fait mouvoir les personnages dans une histoire particulière, pour y montrer que la succession des faits y sera telle que l'exige le déterminisme des phénomènes mis à l'étude. C'est presque toujours ici une expérience "pour voir", comme l'appelle Claude Bernard. Le romancier part à la recherche d'une vérité. [...] En somme, toute l'opération consiste à prendre des faits dans la nature, puis à étudier le mécanisme des faits, en agissant sur eux par les modifications des circonstances et des milieux, sans jamais s'écarter des lois de la nature. Au bout, il y a la connaissance de l'homme, la connaissance scientifique, dans son action individuelle et sociale.
Sans doute, nous sommes loin ici des certitudes de la chimie et même de la physiologie. Nous ne connaissons point encore les réactifs qui décomposent les passions et qui permettent de les analyser. Souvent, dans cette étude, je rappellerai ainsi que le roman expérimental est plus jeune que la médecine expérimentale, laquelle pourtant est à peine née. Mais je n'entends pas constater les résultats acquis, je désire simplement exposer clairement une méthode. [...] Il est indéniable que le roman naturaliste, tel que nous le comprenons à cette heure, est une expérience véritable que le romancier fait sur l'homme, en s'aidant de l'observation.

Zola, Le Roman Expérimental, 1880

Document complémentaire , Zola,
Claude Bernard discute longuement sur l'observation et sur l'expérience. Il existe d'abord une ligne de démarcation bien nette. La voici: "On donne le nom d'observateur à celui qui applique les procédés d'investigations simples ou complexes à l'étude des phénomènes qu'il ne fait pas varier et qu'il recueille par conséquent tels que la nature les lui offre; on donne le nom d'expérimentateur à celui qui emploie les procédés d'investigations simples ou complexes pour faire varier ou modifier, dans un but quelconque, les phénomènes naturels et les faire apparaître dans des circonstances ou dans des conditions dans lesquelles la nature ne les présentait pas." Par exemple, l'astronomie est une science d'observation, parce qu'on ne conçoit pas un astronome agissant sur les astres; tandis que la chimie est une science d'expérimentation car le chimiste agit sur la nature et la modifie. Telle est, selon Claude Bernard, la seule distinction vraiment importante qui sépare l'observateur de l'expérimentateur.
Je ne puis le suivre dans sa discussion des différentes définitions données jusqu'à ce jour. Comme je l'ai dit, il finit par conclure que l'expérience n'est au fond qu'une observation provoquée. Je cite : "Dans la méthode expérimentale, la recherche des faits, c'est-à-dire l'investigation, s'accompagne toujours d'un raisonnement, de sorte que, le plus ordinairement, l'expérimentateur fait une expérience pour contrôler ou vérifier la valeur d'une idée expérimentale. Alors, on peut dire que, dans ce cas, l'expérience est une observation provoquée dans un but de contrôle." Du reste, pour arriver à déterminer ce qu'il peut y avoir d'observation et d'expérimentation dans le roman naturaliste, je n'ai besoin que des passages suivants: "L'observateur constate purement et simplement les phénomènes qu'il a sous les yeux... Il doit être le photographe des phénomènes; son observation doit représenter exactement la nature... Il écoute la nature, et il écrit sous sa dictée. Mais une fois le fait constaté et le phénomène bien observé, l'idée arrive, le raisonnement intervient, et l'expérimentateur apparaît pour interpréter le phénomène. L'expérimentateur est celui qui, en vertu d'une interprétation plus ou moins probable, mais anticipée, des phénomènes observés, institue l'expérience de manière que, dans l'ordre logique des prévisions, elle fournisse un résultat qui serve de contrôle à l'hypothèse ou à l'idée préconçue... Dès le moment où le résultat de l'expérience se manifeste, l'expérimentateur se trouve en face d'une véritable observation qu'il a provoquée, et qu'il faut constater, comme toute observation, sans idée préconçue

Bouvard et Pecuchet, ensemble de trois études analytiques



Voici les trois prochains textes d’étude in Le Roman et ses personnages
• 1) Chap III, p 118, « ce doit être une belle étude que l’Anatomie….les blessa profondément » p122
• 2) Chap VI, « dans la matinée….hommage rendu à leurs principes » p228
• 3) Chap X, p 371, « Rien n’est stupide comme de faire apprendre…tels étaient leurs caractères. » p 373


Extrait 1, Bouvard et Pecuchet

I- Des pseudos savants
1) Une forme de parodie
• l'imitation déformée d'une situation ou d'une œuvre
• intention : critiquer en ce moquant
2) Des comédiens
• Dimension carnavalesque
3) Une satire de la science
• représentation critique et comique d'un défaut, d'un vice, d'un mensonge observé dans la réalité, sur le plan moral, politique ou social
• implique une distance, un détachement


II- La dimension théâtrale :
1) Le burlesque
• Critique
• Réaliste
• Et bouffonne
• De la société
• cherche à amuser le public, à déclencher le rire
2) Les costumes et le décor

III- Un semblant d’encyclopédie
1) L’encyclopédie au XVIIIème :
• Avec le Siècle des lumières, apparaîtrait un nouveau genre, le genre encyclopédique, assorti de planches et célébrant les progrès des sciences et techniques.
• la raison triomphe
• jugement critique des philosophes touche de nombreux domaines : la religion, la condition humaine, la législation, les connaissances humaines
• « C'est l'histoire de ces deux bonshommes qui copient, une espèce d'encyclopédie critique en farce. Vous devez en avoir une idée ? Pour cela, il va me falloir étudier beaucoup de choses que j'ignore : la chimie, la médecine, l'agriculture. Je suis maintenant dans la médecine. - Mais il faut être fou et triplement frénétique pour entreprendre un pareil bouquin ! » A Edma Roger des Genettes. 19 août 1872.
« Ce que c'est ? Cela est difficile à dire en peu de mots. Le sous-titre serait : Du défaut de méhode dans les sciences. Bref, j'ai la prétention de faire une revue de toutes les idées modernes »
2) Une forme d’épopée
3) La portée morale


Le livre est donc une revue de toutes les sciences, telles qu'elles apparaissent à deux esprits assez lucides, médiocres et simples. C'est en même temps un formidable amoncellement de savoir, et surtout, une prodigieuse critique de tous les systèmes scientifiques opposés les uns aux autres, se détruisant les uns les autres par les éternelles contradictions des auteurs, les contradictions des faits, les contradictions des lois reconnues, indiscutées. C'est l'histoire de la faiblesse de l'intelligence humaine, une promenade dans le labyrinthe infini de l'érudition avec un fil dans la main ; ce fil est la grande ironie d'un merveilleux penseur qui constate sans cesse, en tout, l'éternelle et universelle bêtise. Maupassant

Dictionnaire des idées reçues, extrait BAC


Rattrapée par la grippe, j'en profite pour publier ce qui attendait. Pour lundi, les explications sur chacun des termes de ce dictionnaire seront prêtes.



Flaubert, Dictionnaire des idées reçues

Absinthe : Poison extra-violent : un verre et vous êtes mort. Les journalistes en boivent pendant qu'ils écrivent leurs articles. A tué plus de soldats que les Bédouins.

Académie Française : La dénigrer, mais tâcher d'en faire partie si on peut

Antechrist : Voltaire, Renan...

Argent : Cause de tout le mal. Auri sacra fames. Le dieu du jour (ne pas confondre avec Apollon). Les ministres le nomment traitement, les notaires émoluments, les médecins honoraires, les employés appointements, les ouvriers salaires, les domestiques gages. L'argent ne fait pas le bonheur.

Célébrité : Les célébrités : s'inquiéter du moindre détail de leur vie privée, afin de pouvoir les dénigrer

Décors de théâtre : N'est pas de la peinture : il suffit de jeter en vrac sur la toile un seau de couleurs ; puis on l'étend avec un balai ; et l'éloignement avec la lumière fait l'illusion.

Docteur : Toujours précédé de bon, et, entre hommes, dans la conversation, de foutre : "Ah! foutre, docteur !" Est un aigle quand il a votre confiance, n'est plus qu'un âne dès que vous êtes brouillés. Tous matérialistes. "C'est qu'on ne trouve pas la foi au bout d'un scalpel."

Ecoles : Polytechnique, rêve de toutes les mères (vieux). Terreur du bourgeois dans les émeutes quand il apprend que l'Ecole Polytechnique sympathise avec les ouvriers (vieux). Dire simplement "l'Ecole" fait accroire qu'on y a été. A Saint-Cyr : jeunes gens nobles. A l'Ecole de Médecine : tous exaltés. A l'Ecole de Droit : jeunes gens de bonne famille.

Idéal : Tout à fait inutile.

Imagination : Toujours vive. S'en défier. Quand on n'en a pas, la dénigrer chez les autres. Pour écrire des romans, il suffit d'avoir de l'imagination.

La Fontaine : Soutenir qu'on n'a jamais lu ses contes. L'appeler le Bonhomme, l'immortel fabuliste.

Littérature : Occupation des oisifs

Nègre : Il faut parler nègre pour se faire comprendre d'un étranger, quelle que soit sa nationalité. S'emploie aussi dans le style télégraphique

Sciences : Un peu de science écarte de la religion et beaucoup y ramène


COmplément cours:
- Le DICTIONNAIRE:
En 1863 paraît le 1er fascicule du Grand Dictionnaire universel du XIXè siècle de Pierre Larousse. C'est le premier grand dictionnaire encyclopédique de vulgarisation.
=) clin d'oeil de Flaubert à l'esprit de son époque.
- quant au DICTIONNAIRE de VOLTAIRE, il est ici: http://www.voltaire-integral.com/Html/00Table/4diction.htm

- quelques infos sur l'absinthe: http://www.museeabsinthe.com/

samedi 8 janvier 2011

Le Premier, HOROVITZ

Le texte intégral de la pièce est encore onéreux, mais voici quelques autres adaptations de cette "fable". La pièce est une forme d'apologue à portée morale: à quoi cela sert-il d'être le premier s'il n'y a pas de suivant pour reconnaître notre primauté? Sommes-nous 3 eme ou dernier quand nous ne sommes que 3? N'est-on pas toujours le suivant de quelqu'un?


Bande Annonce Le Premier
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