mardi 17 juin 2014

Et la dame vous dit....pour demain.

ON LAISSE: le sac au pied du tableau. Avec le téléphone éteint DEDANS!
ON PREND:
* convocation sous blister
* pièce d'identité (CI, passeport, carte de séjour, permis de conduire... une outaure!)
* des stabilos, stylos, crayon et des cartouches d'encre!
* de l'eau
* un truc à grignoter
* des kleenex et du blanco
* selon sa religion: sa croix, son gri-gri, son doudou (ah non en fait, on ne peut pas...)

CAS PARTICULIERS:
* medocs pour le ventre, les migraines si besoin
* Victoria ne nous fait pas de blague
* Hugo tourne 7 fois son stylo derrière son oreille avant d'écrire
* Théo réfléchit, et réfléchit, et réfléchit
* Laura, on déjeune!!!
* on écrit bien!

RAPPEL:
INVENTION: dans tous les cas, on introduit le contexte et on conclut.
DISSERTATION
Ou dialectique: [certes, il est vrai,il est indéniable, on ne peut qu'admettre...]
[cependant, relativision toutefois, néanmoins....]
[en somme, en definitive, in fine...]
Ou Analytique:
1) Définir sujet, intéret de la question et prendre positions
2) causeS: au pluriel et avec des exemples
3) consequence: si bien que, de sorte que, ce qui engendre.....
JAMAIS DE PLAN APPARENT!!!
COMMENTAIRE: pas de plan apparent et pas de procédés (forme) dans les axes choisis. 

Et comme il n'y a pas de chance, je vous souhaite juste du courage et de l'attention. Merci à ceux qui ont animé cette année... 

Britannicus, acte III, scene 8 Première ES



Alors d'abord, il faut comprendre qu'il y avait la triade, Molière, Corneille et Racine au XVIIème.
Comme Corneille écrit Horace, on suppose que cela inspire Racine , ou joue la concurrence.

Il choisit un anti héros, Néron. Même si à l'époque, il n'était pas encore le monstre qu'on dit. (pr entretien, autre empereur fou: Caligula, traité par Camus). Britannicus : symbole, avec l'incendie de rome, de la folie de Néron.  Selon Tacite, il est assassiné à l'âge de quatorze ans par son frère par adoption, l'empereur Néron, lors d'un banquet
Est scene clef car acte central.

Etude linéaire
Scène 8
Néron, Britannicus, Junie dont Britannicus est amoureux
Néron fait alors préparer un banquet, et pour contourner la difficulté du goûteur à recours à un stratagème. Il fait servir à Britannicus une boisson sans danger mais brûlante. Britannicus demande à ce qu'on y rajoute un peu d'eau fraiche. C'est à ce moment que Néron fait rajouter le poison. Britannicus s'écroule foudroyé. La terreur gagne l'assistance, mais Néron la rassure. Selon lui, Britannicus vient d'avoir une crise d'épilepsie problème que celui-ci supporte depuis son enfance. Le lendemain le corps de Britannicus est brulé selon les rituels dans l'indifférence générale."
NERON
Prince, continuez des transports si charmants, rappel via emphase du statut , est Prince non empereurs. / "charmants" ironie: st ds son palais , Junie est prisonnière et annonce fureur
Je conçois vos bontés par ses remerciements,tjs ironie: ironie tragique car on sait que cela va dégénérer
Madame : à vos genoux je viens de le surprendre.parallélisme avec Prince, c'est occupé du Prince, s'occup maintenant de Junie. 
Mais il aurait aussi quelque grâce à me rendre : perfidie. Va inverser les roles et tenter de faire croire qu'il favorise les rencontres de deux amoureux. 
Ce lieu le favorise, et je vous y retiens euphémisme: est détenue, pas retenue. Atténue sa cruauté. 
Pour lui faciliter de si doux entretiens. euphémisme aussi car passion. 

BRITANNICUS
Je puis mettre à ses pieds ma douleur ou ma joie
Partout où sa bonté consent que je la voie ; partout, hyperbole. L'amour triomphe de tt. "sa bonté": ironie, face à la cruauté de Néron. 
Et l'aspect de ces lieux où vous la retenez : pas d'euphémisme. Lutte verbale. Lui montre qu'il n'est pas crédule. 
N'a rien dont mes regards doivent être étonnés.

NERON
Et que vous montrent-ils qui ne vous avertisse
Qu'il faut qu'on me respecte et que l'on m'obéisse ? enjambement. Phrase sur deux vers. S'emporte. "qu'il faut": euphémisme. est une menace. respecte / obéisse: a tout pouvoir. "on": indéfini. Quel que soit le statut. Principe du tyran. 

BRITANNICUS
Ils ne nous ont pas vus l'un et l'autre élever,
Moi pour vous obéir, et vous pour me braver ; antithèse "moi"/ "vous". Commence par lui alors que cela ne se fait pas. Procédé oratoire pour prendre le dessus. 
Et ne s'attendaient pas, lorsqu'ils nous virent naître,
Qu'un jour Domitius me dût parler en maître. L'appelle par le prénom de son père. (cf  Lucius Domitius Ahenobarbus, nom de Néron + En 49, quand Agrippine épouse Claude, elle a déjà un fils, Néron, né en 37 d'un précédent mariage avec Gnaeus Domitius Ahenobarbus

NERON
Ainsi par le destin nos voeux sont traversés ; "destin": tragédie. 
J'obéissais alors, et vous obéissez. lutte de l'énonciation: "je"/ "vous". + opposition des temps: passé pour Néron ; présent pour Britannicus. Tente de s'imposer par le verbe. 
Si vous n'avez appris à vous laisser conduire,
Vous êtes jeune encore, et l'on peut vous instruire. "jeune encore": valoristion de "jeune" en premier (pas"encore jeune"), se place comme une sorte de père. Argument d'autorité par l'âge. 
BRITANNICUS
Et qui m'en instruira ?

NERON
          Tout l'empire à la fois,
Rome. rejet de Rome en fin de phrase pr insister. 

BRITANNICUS
          Rome met-elle au nombre de vos droits oppostion "droits" / devoirs avec accumulation  
Tout ce qu'a de cruel l'injustice et la force,blâme: "injustice" / "force": euphémisme, abstrait
Les empoisonnements, le rapt et le divorce ? "empoisonnement": avait fait appel à Locuste pr empoisonner Claude. , rapt (comme Enlevements des Sabines, cherchez) + divorce: a divorcé d'Octavie. 
NB: pr l'anecdote, version chez Tacite: "Celle-ci compose un breuvage mais celui-ci est trop dilué et une forte diarrhée en délivre Britannicus. Néron convoque Locuste et l'oblige à préparer le poison en sa présence. La première tentative est infructueuse, un chevreau ayant essayé la mixture met cinq heures à mourir. Le poison est refait et donné à boire à un porc qui tombe raide mort.
NERON
Rome ne porte point ses regards curieux : anaphore de "rome" ds la bouche de l'un et de l'autre. Est aussi l'enjeu du texte avec Junie. Tombe ou non aux mains du tyran. 
Jusque dans des secrets que je cache à ses yeux.
Imitez son respect. Métonymie: Rome apparait comme une personne, plus puissante. 

BRITANNICUS
          On sait ce qu'elle en pense. "on": indéfini. Ne dénonce personne car représailles. 

NERON
Elle se tait du moins : imitez son silence. Injonction. Usage de l'impératif. Lutte des répliques. 

BRITANNICUS
Ainsi Néron commence à ne plus se forcer. Usage du prénom: forme de mépris. Ne s'adresse plus directement. Mise à distance. 

NERON
Néron de vos discours commence à se lasser. euphémisme. Commence à s'enerver. 

BRITANNICUS
Chacun devait bénir le bonheur de son règne. 

NERON
Heureux ou malheureux, il suffit qu'on me craigne. Antithèse + antiphrase: seule la terreur (qui a donné le terrorisme) fonctionne à ses yeux. 

BRITANNICUS
Je connais mal Junie ou de tels sentiments litote et antiphrase: la connait très bien et est incapable de vivre avec un tel tyran. 
Ne mériteront pas ses applaudissements. ironie. Applaudissement comme au cirque ou ds l'arene des glaiateurs. 

NERON
Du moins, si je ne sais le secret de lui plaire,
Je sais l'art de punir un rival téméraire. On déplace l'enjeu. Junie n'est plus la question. Joute verbale. Violence (vis: la force en latin) des mots. "art de punir": cynique. (exemple: historien Tacite prétend qu'on trancha tête d'Octavie et que Néron l'offrit à Poppée, sa nouvelle épouse, en guise de cadeaux de noces)

BRITANNICUS
Pour moi, quelque péril qui me puisse accabler, enonciation forte "pour moi": marque l'opposition. "qui puisse": subjonctif. Rien ne lui fait plus peur que de perdre son aimée. Est courageux. Ne cède pas à la menace. "quelque péril": euphémisme car avait par exemple fait torturer ttes les servantes d'Octavie. 
Sa seule inimitié peut me faire trembler. 

NERON
Souhaitez-la ; c'est tout ce que je vous puis dire. impératif. Mais prends l'ascendant. "c'est tout": met  l'accent sur l'implicite. Menace.

BRITANNICUS
Le bonheur de lui plaire est le seul où j'aspire. alexandrin: amour parfait. 

NERON
Elle vous a promis, vous lui plairez toujours. recours aux stichomythies: tac au tac dc monte en puissance. 

BRITANNICUS
Je ne sais pas du moins épier ses discours.
Je la laisse expliquer sur tout ce qui me touche,
Et ne me cache point pour lui fermer la bouche. euphémisme: la condamner au silence, oui...

NERON
Je vous entends. Eh bien, gardes ! double sens: entendre comme ouie mais aussi entendement: comprehension. Ne se salis pas les mains lui-même, appel les gardes. Tombe le masque: met un terme à toute possibilité de discussion mais aussi d’affrontement. Pas d'affrontement physique direct comme ds duel cornelien. Pas d'épée. Violence par procuration. A le dernier mot de votre extrait. 


QUESTIONS POSSIBLES:
- qu'est ce qui fait l'efficacité dramatique de cet extrait? 
- en quoi cet extrait est-il tragique pour la suite? 
- démontrer que cet extrait est une lutte verbale. 
- en quoi est-ce une scene de conflit? (amoureux, familial et politique)
- quel blâme Racine fait-il ici? 
- comment s'exprime la lutte des personnages? 

ENTRETIEN:

Question 1. Connaissez-vous d’autres œuvres (littérature, peinture, etc.) dans 
lesquelles deux frères ennemis s’opposent ? Les frères ennemis les plus célèbres 
de la littérature sont Abel et Caïn, ou Remus et Remus pour construction de Rome, 


lundi 16 juin 2014

Problématiques de la poésie.... au cas où ...

UN POÈME
Forme poème engagé, d'un poème lyrique, d'un poème en prose ou bien d'une fable en vers, etc.

Problématiques possibles  :* Sur la forme: A quoi reconnait-on la poésie? Malgré les apparences, peut-il être considéré comme un poème ? Le slam, les poèmes en prose, les poèmes sans rimes et sans ponctuation sont-ils encore de la poésie?
* Comment ce poème lyrique exprime-t-il les sentiments malheureux du poète ? Peut-on en poésie évoquer des thèmes "moches" comme la mort, "la charogne" (Baudelaire)....
* Les thèmes étant souvent redondants , un  texte peut-il constitué un poème très original ?

* Un poème peut-il être engagé? (poète et ses sentiments / poète et thème). Ne l'est-il finalement pas toujours? 
* Comment le fabuliste exploite-t-il ici une opposition entre des animaux pour délivrer une morale typique de l'esprit classique ?
* Peut-on mélanger sentiments et argumentation? deux visées ou une seule visée dans un poème? En quoi ce texte est-il à la fois un poème lyrique et engagé ?
* La ^poèsie répond-elle a des règles? Dans ce cas n'est-ce pas une forme de contrainte qui nuit à la liberté d'expression du poète?
* lit-on de la poésie pour soi ou est-ce le poète qui se libère (catharsis)? 

CITATIONS:
* [Mes sonnets] perdraient de leur charme à être expliqués. Nerval (1808-1855) =) cela, c'est si vous pensez avoir un doute sur votre interprétation ;)

* Hugo: La poésie, c’est tout ce qu’il y a d’intime dans tout.» Odes et Ballades, Préface de 1822
Les plus grands poètes du monde sont venus après de grandes calamités publiques.» Odes et Ballades, Préface de 1824

* Eluard:
Le poète est celui qui inspire bien plus que celui qui est inspiré.» Préface de Ralentir travaux, 1930
"La poésie est une peinture qui se sent au lieu de se voir." (Léonard de Vinci)
"Le poète est celui qui inspire, bien plus que celui qui est inspiré." (Paul Eluard)
"Il est aussi difficile à un poète de parler poésie qu'à une plante de parler horticulture." (Jean Cocteau)
"Je n'ai jamais vu de différences essentielles entre le roman, tel que j'ai envie d'en écrire, et la poésie."
(Raymond Queneau)


L'Ennemi de Baudelaire, rappel


Sonnet:
Les Fleurs du Mal: Les Fleurs du Mal  1857 : Titre définitif (  ex Les Lesbiennes 1845 puis Les Limbes 1848 ) du seul recueil en vers composé par Baudelaire.  
2de édition :1861      
!!! pour Baudelaire, le temps est l'ennemi
Sonnet X de Spleen et Idéal
Irréversibilité de la mort + passage du temps: deux topoi poétiques. Deux sources d'angoisse. 
Cruauté du temps qui passe, personnifié, hors de nous, qui nous surplombe : « Horloge, Dieu sinistre"
Temps engendre mal de vivre et spleen. Personnification avec la majuscule: adversaire. 
Synonyme de déclin, de fuite inexorable. AUtomne symbolise la mort. 
Autre poème de Baudelaire sur le temps: L'Horloge
Autre poème sur le temps: Lamartine, Le Lac, "O temps, suspends ton vol"

Sonnet: DEux quatrains + Volta (on passe en général à un autre thème ou une autre approche) + deux tercets. 



Etude liens: 
Bac francais
Comptoir litteraire
Etude de plusieurs poèmes , ici....


Epicurisme et stoicisme , rappel ...

Fiche sur le Philosophe:
- Proposition de plan ici: Philosophe Scythe
- Fable qui témoigne de l'admiration pour l'antiquité. 
- Met deux philosophie en opposition:
Autres fabulistes: Esope, Phèdre. 
Narration : histoire à deux personnages et schéma (CF autre fable avec deux personnages : Le savetier et le financier) . Forme de saynète : une entrée en scène avec mise en place de deux caractères. 
Présentation du sage, avec termes mélioratifs : temps imparfait puis dialogue (vers 14 à 20) exposant deux points de vue opposés, l’un orienté vers la mort, l’autre vers la vie. Fin du récit : changement de lieu
Le « philosophe scythe » : insistance sur son origine et son pays austère. Sujet de verbes au passé simple.  Autre série de verbes au présent : « prend, coupe… ». Le présent de narration actualise et fait du lecteur un témoin.
Le narrateur manifeste son point de vue à la fin de la fable ; « je », « nos cœurs »
Un couple que tout oppose: lieux d’habitation différents : Scythie vs le sud/ Philosophe vs Sage/ réflexions du sage vs manque de raisonnement du philosophe
Deux systèmes : « désirs, passions,…. » stoicien vs mesure, équilibre de l’épicurien

LE STOICISME ET L’EPICURISME
Une même visée pour deux philosophies:  le bonheur, la sérénité, la tranquillité de l’âme. 
* L’ataraxie pr épicuriens est l’absence de trouble. Pr cela on evite les passions et on agit sur ce qui dépend de nous . Ou supporte puisque cela ne sert à rien de s'épuiser contre des choses contre lequel on ne peut rien faire. Raisonnable. (je me tords le pied, je n'aurai pas moins mal en criant)
* apathéia pr les stoïciens est l’absence de douleur. Epicure (341-270 av. J.-C.) . Philosophie matérialiste. Les dieux ne vivant pas ds notre monde, je n'ai pas à craindre leur chatiment. ll faut vivre dans la simplicité et profiter de la vie. Ne s'occupe pas de la politique mais Carpe diem. 

Emploi les mêmes outils: Vaincre les passions co crainte des dieux, de la douleur, de la mort ou le désir d’honneur, de richesse. Chercher la sagesse, qui est un remède, et prendre exemple sur le sage.

Complement S2 et ES ... BRITANNICUS, Racine

Britannicus:
Racine: interlude comique (Les Plaideurs) puis retourne au genre tragique . 
Règles du classicisme du XVIIème rappel:
- regle des 3 unités (temps, lieu, action):  ''Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli / Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli'' (Boileau, l'Art poétique, Chant III, 1674).
-Règle de Bienséance. 

Titre éponyme. MAIS n'est pas personnage central. Sera victime de Néron. 
Autres titres éponymes Racine: Phèdre, ANdromaque. Chez Corneille, Cinna. 
Britannicus (1669), critiqué à sa sortie. Entre 1663 et 1677, il écrit six pièces, qui l'installent définitivement au-dessus du grand Corneille

RESUME :
Racine : résumé de Britannicus (1669)

Agrippine, mère de Néron, s’aperçoit que ce prince qu’elle n’avait élevé au trône que pour régner sous son nom, est décidé à secouer le joug et à gouverner par lui-même. Cette mère ambitieuse et affamée de pouvoir a résolu de marier Junie à Britannicus, fils de l’empereur Claude, son premier mari, et frère adoptif de Néron, dans le but de se concilier l’affection de ce jeune prince et de s’en servir au besoin contre Néron. Narcisse, gouverneur de Britannicus et en même temps confident et favori de Néron, précipite son jeune élève à sa porte ; tandis qu’il l’engage, d’une part, à unir ses intérêts à ceux d’Agrippine, il le trahit, d’une autre, en dénonçant à Néron les projets ambitieux de la reine-mère. L’empereur déjoue ces projets en faisant enlever violemment Junie. Mais à peine l’a-t-il aperçue à la clarté des flambeaux qu’il en devient épris à son tour ; il mande Britannicus dans son palais et lui ordonne de renoncer à son amour. Sur le refus du jeune prince, il le fait arrêter et dès ce moment projette sa mort. Agrippine elle-même est retenue captive dans la palais ; cependant elle parvient à obtenir une entrevue avec son fils. Dans un entretien remarquable, elle lui rappelle tous les bienfaits qu’elle lui prodigués et l’accuse d’ingratitude. Néron cherche à se justifier en reprochant à sa mère le complot qu’elle trame avec Britannicus. Agrippine parvient néanmoins à désarmer la colère de l’empereur et lui fait même promettre de se réconcilier avec son frère ; mais à peine a-t-elle disparu que Néron, donnant un libre cours a ses ressentiments, déclare à Burrhus, son gouverneur, qu’il est résolu, sous l’apparence de la réconciliation, à assassiner Britannicus.

Cette pièce, une de celles que Racine a le plus travaillées, faillit néanmoins ne pas réussir au théâtre ; mais le public ne tarda pas à revenir de son erreur. Tous les caractères y sont tracés avec une étonnante perfection. Agrippine est fière, ambitieuse, avide de pouvoir, sacrifiant sa vie, celle de son fils, la vertu, tout enfin, au désir de régner. Si elle parait s’intéresser à l’amour de Britannicus et de Junie, c’est pour se ménager un appui dans la disgrâce dont elle est menacée. Le caractère de Néron est tracé de main de maître. C’est Néron à son début dans le crime, encore hésitant entre le bien et le mal, entre Burrhus et Narcisse. Narcisse est le digne confident d’un tel monstre. C’est le portrait fidèle d’un courtisan perfide et habile, qui flatte les passions de son maître pour mieux s’emparer de lui et le gouverner. Burrhus n’est pas tracé avec moins de vigueur. Ministre d’une vertu austère, il résiste aux vues ambitieuses d’Agrippine comme aux vices de son maître ; mais lorsqu’il connait les horribles desseins de son élève, il se laisse emporter à tout le feu de l’indignation et son éloquence semble un moment triompher de ce monstre. Britannicus a une figure franche et généreuse. La candeur, l’ingénuité, l’amour timide et modeste de Junie viennent jeter sur ce tableau une teinte douce d’intérêt et de sensibilité qui charment. Mais le vice ne triomphe pas tout à fait et le poète a soin de nous faire voir dans l’avenir les remords, les tourments s’attachant à Néron et lui faisant expier son crime.

[Daniel Bonnefon. Les écrivains célèbres de la France, ou Histoire de la littérature française depuis l'origine de la langue jusqu'au XIXe siècle (7e éd.), 1895, Paris, Librairie Fischbacher.]

Acte 3, scène 8: contexte pour intro:

"RACINE, Britannicus, Acte III Scène 8 (1669),  Agrippine a dépossédé l’héritier légitime du trône, Britannicus, au profit de son fils Néron . Celui-ci a fait enlever Junie, princesse destinée à Britannicus, et vient de surprendre son rival aux pieds de la jeune fille."

vendredi 13 juin 2014

Corpus poésie, textes à tirer

Eluard, deux poèmes:
- la Terre est bleue...
- La tête contre les murs
Ferrat:
Nuit et brouillard
Levi complémentaire, Si c'est un homme

Ici: CORPUS, je clique