vendredi 16 janvier 2015

Contre-Utopie et dystopie, et utopie.

Fahrenheit 451, Ray BRADBURY:
"Là où l'on commence par brûler des livres, on finit pas brûler des hommes".
(Réalisateur: Truffaut)

La Ferme des animaux, Orwell:

Roman UTOPIQUE:
-Thomas MORE, Utopia:  Thomas More est né à Londres en 1478
Résumé de la politique:
La société idéale d’Utopia
Raphaël Hythlodée, qui dit avoir vécu cinq ans dans l’île, est plus que réticent à la décrire car, dit-il, " ce serait raconter une histoire à des sourds " ou " délirer avec les fous "…
Utopie contient cinquante-quatre villes grandes et belles où la langue, les lois, les mœurs et les institutions sont identiques; elle sont bâties sur le même plan , avec les mêmes établissements publics.
La capitale, Amourote, est située au centre de l’île; un sénat répartit avec équité les ressources produites sur les terres cultivables des villes; celles-ci constituent des " familles agricoles " composées de quarante hommes et femmes et de deux esclaves; le service agricole est obligatoire et dure deux ans.
Les utopiens ont aboli la propriété privée et appliquent le principe de la possession commune; ils doivent changer de maison tous les dix ans et tirent au sort leur nouvelle demeure.
Par contre la famille est préservée et honorée; l’adultère est puni du plus dur des esclavages, et de mort en cas de récidive; avant le mariage, la chasteté est de rigueur et l’examen prénuptial est exigé.
Les religions sont multiples et coexistent; mais la plupart des utopiens sont monothéistes et reconnaissent un Dieu immense et inexplicable qu’ils appellent " Père ".Les prêtres sont des magistrats élus par le peuple, au scrutin secret, et sont dirigés dans chaque cité par un pontife; ils peuvent se marier; les femmes ne sont pas exclues du sacerdoce, pourvu qu’elles soient veuves et d’un âge avancé.
(site e-litterature.net)
- Rabelais (16ème), Gargantua, Abbaye de Thélême:
chapitre LVII (1534).
L’extrait :
Toute leur vie était dirigée non par les lois, statuts ou règles, mais selon leur bon vouloir et libre-arbitre. Ils se levaient du lit quand bon leur semblait, buvaient, mangeaient, travaillaient, dormaient quand le désir leur venait. Nul ne les éveillait, nul ne les forçait ni à boire, ni à manger, ni à faire quoi que ce soit... Ainsi l'avait établi Gargantua. Toute leur règle tenait en cette clause :
FAIS CE QUE VOUDRAS,
car des gens libres, bien nés, biens instruits, vivant en honnête compagnie, ont par nature un instinct et un aiguillon qui pousse toujours vers la vertu et retire du vice; c'est ce qu'ils nommaient l'honneur. Ceux-ci, quand ils sont écrasés et asservis par une vile sujétion et contrainte, se détournent de la noble passion par laquelle ils tendaient librement à la vertu, afin de démettre et enfreindre ce joug de servitude; car nous entreprenons toujours les choses défendues et convoitons ce qui nous est dénié.
Par cette liberté, ils entrèrent en une louable émulation à faire tout ce qu'ils voyaient plaire à un seul. Si l'un ou l'une disait : " Buvons ", tous buvaient. S'il disait: "Jouons ", tous jouaient. S'il disait: " Allons nous ébattre dans les champs ", tous y allaient. Si c'était pour chasser, les dames, montées sur de belles haquenées, avec leur palefroi richement harnaché, sur le poing mignonne- ment engantelé portaient chacune ou un épervier, ou un laneret, ou un émerillon; les hommes portaient les autres oiseaux.
Ils étaient tant noblement instruits qu'il n'y avait parmi eux personne qui ne sût lire, écrire, chanter, jouer d'instruments harmonieux, parler cinq à six langues et en celles-ci composer, tant en vers qu'en prose. Jamais ne furent vus chevaliers si preux, si galants, si habiles à pied et à cheval, plus verts, mieux remuant, maniant mieux toutes les armes. Jamais ne furent vues dames si élégantes, si mignonnes, moins fâcheuses, plus doctes à la main, à l'aiguille, à tous les actes féminins honnêtes et libres, qu'étaient celles-là. Pour cette raison, quand le temps était venu pour l'un des habitants de cette abbaye d'en sortir, soit à la demande de ses parents, ou pour une autre cause, il emmenait une des dames, celle qui l'aurait pris pour son dévot, et ils étaient mariés ensemble; et ils avaient si bien vécu à Thélème en dévotion et amitié, qu'ils continuaient d'autant mieux dans le mariage; aussi s'aimaient-ils à la fin de leurs jours comme au premier de leurs noces.
Gargantua, livre LVII (1534).
Version modernisée.



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