mercredi 4 mai 2011

La contribution de Leo sur Bouvard et Pecuchet

Bouvard et Pécuchet, extrait 2
I Biographie de Flaubert

Flaubert est un écrivain français réaliste, né en 1821 et mort en 1880. Il a entrepris des études de droit, qu’il a abandonnées. Il a souffert de troubles nerveux et d’hallucinations visuelles. De 1851 à 1856, il a écrit Madame Bovary, qui a été publié dans La revue de Paris, qui le conduira à un procès pour atteinte aux bonnes mœurs. Il sera acquitté et obtiendra une importante notoriété. Il a également écrit Salammbô en 1862, un roman historique sur Carthage, et Bouvard et Pécuchet, qualifié d’ « encyclopédie de la bêtise humaine », où il a critiqué la société de son époque.


II Définitions

Cour de cassation : instance suprême en justice
Cour d’appel : cour de justice qui permet de juger à nouveau une affaire
Cour des comptes : comptes de l’Etat
Chantres : ceux qui chantent aux offices
Etole : comme une écharpe
Surplis : vêtement blanc sur la soutane
Chape : manteau
Barrette : bonnet rigide


II Axes

1) Un plaidoyer républicain

A Un Etat national

Ce texte se passe lors de la « proclamation de la République » (l 2), qui représente la liberté. Cet évènement est accrédité par « la Cour de cassation, la Cour d’appel, la Cour des Comptes, le Tribunal de commerce, la Chambre des notaires, l’Ordre des avocats, le Conseil d’État, l’Université, les généraux et M. de la Rochejacquelein lui-même » (l 5), gradation décroissante qui montre la plus grande importance des notables que celle des institutions du pays. Leur approbation est donnée sous la forme d’une périphrase, « donnaient leur adhésion » (l 7), légèrement ironique. Suite à cet évènement, « comme à Paris on plantait des arbres de la liberté » (l 8), on décide d’en faire autant en province : imitation de la capitale. « patriotisme » (l 10), est une litote qui montre l’approbation de Bouvard et Pécuchet : le premier avec « le triomphe du peuple » (l 10), et le second avec la confirmation de « ses prévisions » (l 11) .

B) Un Etat chrétien

On observe une association de l’Etat et de la religion : l’importante présence du champ lexical de la religion, pour qui ce semble être en un moment important, avec « le tambour » (l 15), « une croix d’argent » ( l 15), « des chantres, et M. le curé » ( 15), « l’étole, le surplis, la chape et la barrette » (l 16), « Quatre enfants de chœur l’escortaient » ( l 16), « le sacristain » (l 16), précède la gradation décroissante des personnes composant l’Etat, avec « le maire et ses deux adjoints Beljambe et Marescot » (l 19), et « les notables … le juge de paix … le nouvel instituteur … Les pompiers … quelques vieux shakos … Des paysans et leurs femmes, des ouvriers, … des gamins, … le garde champêtre » (l 20). Tous montrent leur approbation à la république : la religion, avec notamment « deux flambeaux » (l 15), qui représentent la liberté, ou les pompiers, qui « formaient un seul rang » (l 22), comme une haie d’honneur.
On note par ailleurs que le curé « glorifia la République » (l 28), « après avoir tonné contre les Rois » (l 28) : il tient des propos « politiques ». Il unit également l’Etat et la religion, avec « Jésus-Christ formula notre sublime devise ; l’arbre du peuple c’était l’arbre de la Croix » ( l 30), argument d’autorité.


2) Le réalisme du roman

A) Le réalisme historique

Cette scène se passe pendant la révolution ayant eu lieu du 22 au 25 février 1848, qui est la concrétisation du Printemps des Peuples en France. La République qui a été instaurés a mis en place différentes mesures, dont la création des ateliers nationaux. Les « arbres de la liberté » (l 8) représentent son enracinement. Ils sont plantés dans toutes les communes de France. Dans ce texte, il y a aussi une portée ironique, puisqu’ils ne sont présents que pour imiter Paris : « comme à Paris on plantait des arbres de la liberté, le Conseil municipal décida qu’il en fallait à Chavignolles » (l 8). La participation de la religion est décrite avec par exemple « M. le curé avec l’étole, le surplis, la chape et la barrette » (l 16). Flaubert montre ainsi la façon dont s’est déroulé cet évènement en province.

B) La portée morale

L’extrait semble établir au premier abord un lien entre Paris et la province. Mais pour Flaubert, les provinciaux ne comprennent pas tout à fait l’ampleur de ce qui se passe, comme le montre la gradation décroissante « la Cour de cassation, la Cour d’appel, la Cour des Comptes, le Tribunal de commerce, la Chambre des notaires, l’Ordre des avocats, le Conseil d’État, l’Université, les généraux et M. de la Rochejacquelein lui-même » (l 5). La dimension épique du paragraphe VII, avec « Après avoir tonné contre les Rois, il glorifia la République. Ne dit-on pas la République des Lettres, la République chrétienne ? Quoi de plus innocent que l’une, de plus beau que l’autre ? » (l 27) notamment, donne l’illusion d’une sorte de parodie. Flaubert s’en sert pour critiquer l’opportunisme de la religion, qui ici s’est prononcé en faveur du nouveau régime.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire